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Cidre du Perche AOC

Les AOC du Cidre

Aujourd’hui, Mercredi 14 Octobre 2020, n’est pas un jour comme les autres. Après, 22 ans de travail acharné, nous y voilà enfin, le cidre du Perche obtient son AOC ! Félicitations à La Ferme Duchene, Le Domaine du Ruisseau, au Domaine du Tertre, à la Maison Ferré, au Verger de la Reinette et à L’Hermitière !  

Profitons de cette occasion pour faire le tour des AOC de la filière cidre et poiré. Qu’est-ce qu’un AOC ? Pourquoi est-il si valorisé ? Quelles sont les AOC de la filière cidre et poiré ?   .

 

Qu’est ce qu’une AOC ?

L’Appellation d’Origine Contrôlée (ou Protégée AOP pour l’Europe) permet de “désigner un produit dont toutes les étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique, qui donne ses caractéristiques au produit.”
En d’autres termes, le terroir cristallise le fondement d’une AOC. C’est ce terroir et ses facteurs naturels (climat, nature des sols, variétés des pommes… ) qui offre au cidre sa typicité, son originalité et son authenticité. Le tout, orchestré par le savoir-faire humain qui interagit avec le milieu. 

Pour obtenir cette AOC, les producteurs se constituent en syndicat ou en association. Après discussions, études, identification de la typicité de leur produit… ils déposent un projet de cahier des charges à l’INAO, l’Institut National des Appellations d’Origine, chargé de valider et de contrôler le respect de ce cahier des charges. Ce dernier défini l’aire géographique éligible à l’AOC ainsi que les conditions et méthodes de production obligatoires pour l’obtenir. L’Appellation est le sésame pour valoriser un produit, sa typicité, son terroir et le savoir-faire des hommes et des femmes. 

Les 5 AOC de la filière Cidre et Poiré

1. L’AOC Cidre du Pays d’Auge

Obtenue en 1996, elle est sûrement l’AOC la plus connue du milieu cidricole. L’Appellation s’étend de Deauville à Argentan en passant par Lisieux, à cheval entre les départements du Calvados, de l’Orne et de l’Eure.  25 producteurs en sont les garants avec plus de 400 000 bouteilles produites par an.

Ce que dit le cahier des charges :
Au verger : sur un sol en coteaux argilo-calcaires peu profonds, principalement en hautes tiges, 50 variétés de pommes sont cultivées et transformées. On y retrouve des noms comme la Bedan, la Noël des Champs, ou la Fréquin Rouge.
L‘assemblage doit contenir au moins 70% de pommes amères et douces-amères.
Transformation : fermentation sur levures indigènes, pur jus, prise de mousse naturelle, sans pasteurisation.
Dans le verre, on découvre alors un cidre rond et tannique, très peu acide aux notes de beurre frais, de pommes cuites, et d’épices. 
A déguster avec une viande blanche à la crème ou, bien entendu, un Camembert de Normandie !

 

2. L’AOC Cidre du Cotentin 

Comme son nom l’indique, vous trouverez les 9 producteurs de l’AOC sur la Presqu’île du Cotentin, entre Cherbourg et Saint-Lô. Depuis 2016, année de l’obtention de l’AOC, se sont 130 000 bouteilles par an qui ont été produites sous l’étiquette “Cidre du Cotentin AOC“.

Ce que dit le cahier des charges :
Au verger : sur un sol profond et varié, protégé par des haies naturelles (les fameux bocages) au moins 30% des pommes doivent provenir de vergers hautes tiges, 30 variétés sont cultivées. On y retrouve des noms comme la Petit Amer, la Clos Renaud ou la Grasselande. 
L’assemblage doit contenir au moins 60% de pommes amères et douces-amères. C’est la première appellation à introduire la notion d’extra-brut (moins ou égal à 18g de sucres résiduels/litre)
Transformation : fermentation sur levures indigènes, pur jus, prise de mousse naturelle, sans pasteurisation.
Dans le verre, on découvre alors un cidre sec et tannique à la fraîcheur iodée. Des notes de beurre, d’herbes séchées.
A déguster avec des huîtres et crustacés !

 

 

 

 

 

3. L’AOC Cidre de Cornouaille 

Attribuée en 1996 elle est la seule AOC dédié au cidre de Bretagne à ce jour. Le Cidre de Cornouaille est élaboré par 7 producteurs de 39 communes littorales du Finistère Sud, autour de la ville de Quimper. 

Ce que dit le cahier des charges :
Au verger : sur un sol profond et riche fait de micaschiste des rias de l’Aven et de l’Odet. Au moins 30 variétés sont cultivées, répondants aux noms de Kermerrien, Prat Yeaod, Douce Coët, Guillevic… 
L’assemblage les pommes amères et douces-amères, riches en composés phénoliques doivent être utilisées en priorité.
Transformation : fermentation sur levures indigènes, pur jus, prise de mousse naturelle, sans pasteurisation.
Dans le verre, on découvre alors un cidre charpenté et tannique aux notes de pêche blanche ou d’agrumes. Bel équilibre amertume-acidité. 
A déguster avec des viandes en sauce ou un brie fleuri

4. L’AOC Poiré Domfront

Depuis 2002, les 18 poiriculteurs du Domfront arborent fièrement son nouveau titre : Poiré Domfront42 communes sont rassemblées dans la zone d’appellation, réparties sur 3 départements : la Manche, la Mayenne et l’Orne.

Ce que dit le cahier des charges :
Au verger : des sols profonds et un climat océanique, idéals au développement des poiriers parfois centenaires.
L‘assemblage doit contenir au moins 30% de poires Plant de Blanc et 30 variétés complémentaires telles que la Rouge Vigné, la Gros Blot ou la Plant Roux…
Transformation : fermentation sur levures indigènes, pur jus, prise de mousse naturelle, sans pasteurisation.
Le poiré jeune nous chatouille la langue, il est vif, droit, floral, un peu agrume et minéral parfois. Avec l’âge, il s’affine, se complexifie, tendant vers le miel, le fruit confit…
A déguster avec un moelleux au chocolat ou, pour les plus aventureux, un plat asiatique. 

 

5. L’AOC Cidre du Perche 

22 ans que les 6 producteurs réunis dans le syndicat du Cidre du Perche attendaient cela. Le Cidre du Perche a enfin obtenu son AOC ! 106 communes entre l’Orne, l’Eure la Loire et la Sarthe vont pouvoir si ils le souhaitent travailler selon le cahier des charges de l’Appellation. 

Ce que dit le cahier des charges :
Au verger : sur un sol jurassique, argilo-calcaire ou sableux au moins 30% des pommes doivent provenir de vergers hautes tiges, 30 variétés principales ont été déterminées. On y retrouve des noms comme la Saint Hilaire, la Rousse… 
L’assemblage doit contenir au moins 20% de pommes acidulées ainsi que des pommes à maturation tardive. 
Transformation : fermentation sur levures indigènes, pur jus, prise de mousse naturelle, sans pasteurisation.
Dans le verre, on découvre alors un cidre  parfaitement équilibré entre amertume, sucrosité et acidité. Très fruité, il offre une fraîcheur vive en fin de bouche. 

A déguster avec un plateau de charcuterie  !

 

 

6. L’AOC Cidre Pays de Caux

Spoiler Alerte, le Pays de Caux est lui aussi en train de travailler à l’obtention de son AOC. Attendu dans les deux années à venir, nous ne manquerons pas de mettre à jour cet article !  

© Julien Boisard  © Cidrerie de Rhuys  © Région Normandie

1 Commentaire

  1. Excellent article. Et pour compléter sur les labels cidricoles, il y a également un autre cidre qui n’a pas d’appellation d’origine contrôlée, mais qui bénéficie d’un Label Rouge. C’est le cidre monovariétal Royal Guillevic, élaboré dans le Morbihan à partir d’une seule variété de pommes acidulées, la Guillevic, la pomme du pays d’Auray.

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Crédit photos : Gérard Houdou

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